KARINE ASSIMA
Installation - Sculpture - Vidéo
Mon travail explore les questions et les angoisses liées à la peau,
au corps et au temps qui s'écoule. La peau est le lieu
de l'interface entre le monde et notre sens du toucher.
Elle abrite nos organes, définit des limites
et peut agir comme barrière face au monde extérieur.
Le plus souvent, elle est solide, souple
et capable de régénération.
Toutefois, cette notion de bord - de "moi-peau" dirait Didier Anzieu - et cette
sensation de contenance, en fonction de notre état psychique
ou physique peuvent vaciller. On peut avoir le sentiment d'être
submergé.e par ce qui nous entoure, intrusé.e.
Une coupure et le sang s'écoule. L'expression « perdre les eaux » est sans équivoque.
Des sensations de liquéfaction peuvent engendrer de profondes
angoisses et activer des mécanismes archaïques.
Ainsi, il existe une ambivalence dans le rapport que nous entretenons
avec notre peau, notre corps,
c'est le fil rouge de ma démarche artistique.
Cette ambivalence englobe plusieurs concepts tels que
solidité/fragilité, mouvement/inertie, bruit/silence, contenant/effondrement, bord/passoire
et plus globalement, la dualité vie/mort.
Cela peut parfois nous pousser à malmener, marquer, couper ce corps qui,
bien souvent, se rappelle à nous lorsqu'il est menacé ou lorsqu'il cesse de
fonctionner de la même manière suite à une blessure, une maladie,
ou simplement avec le temps qui passe.
À travers l'installation, la sculpture et la peinture, j'aime travailler avec l’ambiguïté,
incitant les spectateur.rice.s à s’interroger sur la nature
de ce qu'iels voient. Face aux œuvres, nous pouvons discerner ce qui pourrait évoquer des veines, des entrailles, de la chair.
Est-ce d'origine animale ou humaine ?
La question reste ouverte. La forme ne prime pas sur le propos. En effet, l'important
est le ressenti face à l'œuvre. Reconnaître ou comprendre ce que
l'on regarde ne fait pas partie de ma démarche.